Le Centre de services scolaire du Littoral lance son Plan d’engagement vers la réussite 2023-2027

Le plan dévoilé le 24 octobre dernier guidera les actions du Centre de services scolaire (CSS) dont le territoire s’étend de Kegaska à Blanc-Sablon et qui, en raison de l’isolement géographique et de la faible densité démographique de la région, doit composer avec des défis de taille tant au niveau logistique qu’au niveau de la rétention de personnel.

Le CSS du Littoral dessert dix établissements répartis dans autant de communautés insularisées ou éloignées et il cumule au total peu moins de 400 élèves — l’équivalent bien souvent d’une seule école dans d’autres régions québécoises.

À l’issue d’une large consultation menée l’an dernier avec l’ensemble de la communauté scolaire, le Plan d’engagement vers la réussite 2023-2027 (PEVR) vise la réussite éducative de ses élèves et le développement de l’expertise de l’ensemble de son personnel. Pour soutenir ces mandats, le CSS mise sur l’engagement, la collaboration et l’innovation, afin de « bien répondre aux particularités [du] milieu avec bienveillance et créativité ».

Par exemple, sur le plan de la réussite éducative, le CSS du Littoral a pour objectif d’ « augmenter de 28 % la proportion d’élèves qui obtiennent entre 70 % et 100 % à l’épreuve obligatoire de mathématique en 6e année du primaire », et de « donner accès à des projets pédagogiques particuliers à 75 % des élèves du secondaire ». Alors qu’actuellement seulement un peu moins de la moitié de ses élèves se disent heureux et heureuses à l’école, le CSS souhaite porter à 75% cette proportion.

Pour atteindre ses cibles, le plan stratégique adopte une vision de la réussite scolaire qui passe par le développement du plein potentiel des élèves, le respect de leurs besoins, mais aussi par la promotion d’un sentiment d’efficacité au sein du personnel.

« On croit beaucoup qu’en investissant chez nos employés, on va amener une satisfaction de venir travailler au centre, puis si nos employés sont heureux de venir y travailler, ça va se traduire par de meilleurs apprentissages [chez] nos élèves. »

Marc-André Masse, administrateur du Centre de services scolaire du Littoral

À cet égard, le PEVR vise à augmenter la satisfaction du personnel à l’égard des activités de perfectionnement et de la qualité de l’accompagnement professionnel reçu.

Composer avec les défis du territoire

Alors qu’ailleurs au Québec la pénurie de personnel enseignant faisait les manchettes, l’administrateur du CSS du Littoral, Marc-André Masse, affirme que la rentrée scolaire 2023-2024 s’est bien déroulée en Basse-Côte-Nord, puisque la majorité des postes avaient été pourvus avant le retour en classe : « On a été chanceux de pouvoir combler nos postes avec des gens de qualité, on a peu de gens non légalement qualifié ». De plus, la plupart du personnel non qualifié engagé avait un baccalauréat ou une expérience d’enseignement.

 « L’isolement, les distances et le bilinguisme complexifient la répartition, l’embauche et la rétention du personnel » peut-on lire dans le PEVR 2023-2027. « C’est un défi constant pour notre centre. On y travaille », assure pour sa part M. Masse, en spécifiant que le taux de roulement diffère d’une école à l’autre :

« C’est quand même assez stable dans certains de nos villages, ça change tout dépendant des années. On a des gens qui viennent pour une année ou deux, il y en a qui viennent pour 4 ou 5 [ans], puis d’autres qui viennent pour faire leur carrière. Dans les dernières années, on a célébré des retraites de gens qui ont fait leur carrière avec nous. »

 Marc-André Masse, administrateur du Centre de services scolaire du Littoral

La gestion des ressources matérielles et techniques est aussi complexifiée par l’isolement du territoire. « Il faut prévoir et planifier davantage que certains centres, entre autres par rapport au déplacement et à l’envoi de matériel », dit l’administrateur en donnant aussi l’exemple d’un bris de matériel informatique qui nécessitera le déplacement d’une personne par avion pour sa réparation.

Pour les mêmes raisons, la socialisation des jeunes à travers l’organisation d’évènements sportifs ou culturels devient « un défi majeur », expose-t-il, « en raison des coûts astronomiques sur le territoire pour voyager ».

« On souhaite que nos jeunes puissent bénéficier d’activités de la même qualité que le reste de la province. »

 Marc-André Masse, administrateur du Centre de services scolaire du Littoral

Le vieillissement de la population est une réalité qui menace aussi la survie même de certaines écoles. En vertu de la Loi sur l’instruction publique, le Centre de Service scolaire du Littoral avait été dans l’obligation de se doter en 2020 d’une Politique de maintien ou de fermeture d’école, puisque l’école Gabriel-Dionne de Tête-à-la-Baleine avait atteint le minimum de 5 élèves inscrits. Si l’installation au village de nouvelles familles a depuis clos ce processus de consultation sur l’avenir de l’école, l’administrateur soutient que la réflexion se poursuit au Centre de services scolaire, afin d’assurer une vie active à l’école, et une qualité d’enseignement, malgré le petit nombre d’élèves.

Pour entendre l’administrateur du Centre de services scolaire du Littoral, Marc-André Masse sur ce sujet, écoutez ce segment de l’émission La voix du large du 22 novembre sur les ondes de CJTB :

Photo mise de l’avant : L’École Harrington située à Harrington Harbour, fait partie du Centre de services scolaire du Littoral et accueillait 14 élèves du primaire au secondaire en 2022-2023 (photo: Raphaëlle Ainsley-Vincent)