Une saison de chasse exceptionnelle se conclut à l’île d’Anticosti

Écrit par le 8 décembre 2023

Un printemps hâtif, la fonte rapide de la neige, et un taux élevé de survie des faons; la population de cerfs de Virginie a prospéré en 2023 sur la plus grande île du Saint-Laurent, réjouissant les adeptes de la chasse.

La population de cerfs de l’île d’Anticosti constitue la plus grande concentration de cerfs dans l’est de l’Amérique du Nord. Cette harde doit son existence au richissime chocolatier Henri Menier qui a introduit 220 cerfs sur l’île qu’il avait acquise à la fin du 19e siècle pour y pratiquer la chasse. Isolée et sans prédateurs hormis l’humain, la harde s’est épanouie; en 2018, on estimait qu’il y avait 37 000 chevreuils sur Anticosti.

La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) gère la majeure partie de ce territoire dont l’État québécois a fait l’acquisition il y a 50 ans. La pourvoirie de la SÉPAQ a enregistré sa meilleure saison des cinq dernières années, affirmait le directeur des ventes et responsable du service à la clientèle, Daniel Lévesque, joint par téléphone au dernier jour de la période de chasse, le 7 décembre.

« Les guides de façon générale le disent, il y a en a qui sont ici depuis des années, et ça fait des années qu’ils n’ont pas vu ça des aussi belles récoltes. En 2023, le cheptel est en santé. »

Daniel Lévesque, directeur des ventes et responsable du service à la clientèle, SÉPAQ Anticosti

Du côté de Port-Menier, la chasse est une pratique de subsistances bien ancrée chez les résidents et résidentes, mais aussi chez des Anticostiens d’adoption, comme Renaud Lalonde-Dolbec, enseignant à l’École Saint-Joseph d’Anticosti, qui y a été initié par ses voisins à son arrivée à l’île. Depuis les années 1980, une portion du territoire située dans la Pourvoirie du lac Geneviève à proximité du village est réservée aux insulaires. Alors que la chasse s’est close hier à la SÉPAQ, ces derniers ont encore quelques semaines pour remplir leurs congélateurs de gibier pour l’année à venir, puisque les résidents de l’île bénéficient d’une saison prolongée qui se termine à la traditionnelle « chasse de Noël ».

« Cette année on a des très beaux mâles sur le terrain, on voit aussi beaucoup de veaux, des petits de l’année, donc ça prouve que l’hiver a été bon […]. Donc on a une très bonne population, puis le succès de chasse est très élevé à grandeur de l’île, c’est généralisé, autant les gens du village, autant les gens qui chassent partout sur l’île sont tous d’accord. »

Philippe Lachapelle, responsable des opérations, SÉPAQ d’Anticosti
Philippe Lachapelle, responsable des opérations pour la SÉPAQ Anticosti, rencontré dans son bureau en octobre dernier (photo: Raphaëlle Ainsley-Vincent)
Philippe Lachapelle, responsable des opérations, SÉPAQ Anticosti

Écoutez cet extrait de La voix du large sur les ondes de CJTB pour un retour sur cette année faste :

Image mise de l’avant: Le chalet d’accueil de la SÉPAQ à Port-Menier. La population de cerfs de Virginie qui prospère dans le périmètre du village n’est pas chassée, puisqu’elle est apprivoisée et nourrie par les résidents (photo : Raphaëlle Ainsley-Vincent)


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