Une nouvelle formation pour sensibiliser à la cohabitation entre plaisanciers et baleines

Écrit par le 18 mai 2021

Plusieurs organismes de lutte pour la protection des mammifères marins ont uni leur force pour offrir la formation gratuite en ligne Naviguer dans l’habitat des baleines : un module interactif d’une trentaine de minutes qui vise à ce que les navigateurs des eaux du Saint-Laurent adaptent leurs pratiques afin d’assurer la survie de ces géants des mers.

« La baleine doit cohabiter avec beaucoup d’embarcations dans son environnement », annonce d’entrée de jeu Marie-Ève Muller du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). L’organisme pour lequel elle est responsable des communications s’est donc allié à Pêches et Océans Canada ainsi qu’au parc marin du Saguenay-Saint-Laurent pour développer une formation « qui répond aux besoins des plaisanciers ».

 « 10% du temps, les baleines ont besoin de venir à la surface respirer et c’est à ce moment qu’il peut y avoir une interaction entre la navigation de plaisance et les baleines », mentionne Mme Muller. Même si des règlements qui encadrent la navigation en présence de baleines existent, le besoin d’offrir une formation qui vise à démystifier certaines pratiques, comme « quoi faire si une baleine nous suit », s’est fait ressentir.

Pour ceux qui seraient réticents à suivre une énième formation maritime, Marie-Ève Muller se veut rassurante et la qualifie de « short and sweet ». « [L’utilisateur] n’a qu’à choisir l’embarcation qu’il utilise le plus souvent, ce qui nous permet d’avoir une formation qui est adaptée à notre activité et qui répond à nos questions », enchaîne-t-elle. Un formulaire est aussi disponible si des questions persistent à la fin du module.

Ouvrir le dialogue avec le public

Le but de cette formation est aussi de permettre au public d’identifier les baleines qu’il rencontre. « Certains règlements sont spécifiques à certaines espèces, c’est donc plus pratique quand on est capable de les identifier », indique Marie-Ève Muller. Elle signale que le golfe du Saint-Laurent est un lieu foisonnant pour les mammifères marins, tout particulièrement en Basse-Côte-Nord.

« En Basse-Côte-Nord, vous avez la chance d’avoir des espèces qui sont un peu plus rares que du côté de l’estuaire », explique d’un ton envieux Mme Muller. En effet, chaque année des observations d’épaulard sont rapportées à son organisation. Elle rappelle qu’il est possible de signaler ces observations à Baleines en direct, le magazine du GREMM. Le golfe abrite aussi plusieurs autres espèces de mammifères marins, comme le dauphin à flanc blanc, le rorqual à bosse et parfois même la baleine noire.

Malgré l’engouement que peuvent susciter ces animaux, leur pérennité est parfois très incertaine et les comportements qu’adoptent les navigateurs peuvent changer la donne. « Bien que [le rorqual bleu] soit la plus grande espèce du règne animal à n’avoir jamais vécu sur la planète, elle est assez farouche. Plusieurs études ont montré que dès qu’il y a une embarcation à moins de 400 mètres, elle va changer ses habitudes d’alimentation, comme plonger moins longtemps et prendre de moins grosses bouchées », avertit Mme Muller.

Le magazine du GREMM, Baleines en direct, est toujours intéressé à recevoir des signalements de mammifères marins. Ceux et celles qui désirent le faire peuvent les contacter par leur page Facebook et ainsi avoir la possibilité de se retrouver dans la prochaine édition du magazine.

La formation est disponible à l’adresse suivante : www.navigationbaleines.ca


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