Le Bloc québécois en mode séduction sur la Basse-Côte-Nord
Écrit par Julien Forest le 12 juillet 2021
Face à l’éventualité d’élections fédérales anticipées à la fin de l’été 2021, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a annoncé lors d’une tournée estivale en Basse-Côte-Nord que son parti est « fin prêt et outillé pour aller en campagne électorale ».
« Sur l’ensemble du territoire, ça va très très bien pour nous. On sera prêts, le programme est pratiquement prêt et les communications aussi », a expliqué celui qui dirige le Bloc depuis 2019 lors d’une entrevue téléphonique avec CJTB. À cause d’un conflit d’horaire, sa visite à Tête-à-la-Baleine en compagnie de la députée de Manicouagan, Marilène Gill, a été annulée à la dernière minute.
Il a affirmé que son parti est en mesure « d’aller de l’avant à tout moment » avec les élections et que la Côte-Nord n’est « vraiment pas dans le trouble en termes de qualité de candidature », faisant bien évidemment référence à Marilène Gill.
Défendre le bilan
Cette confiance face à la possibilité d’élections avant la fin du mandat de quatre ans de Justin Trudeau repose en partie sur le bilan positif que tire le chef de sa dernière année au parlement. « On n’est pas qu’un parti d’opposition, on a fait beaucoup de propositions », indique Yves-François Blanchet. « Certaines ont bien cheminé. On a des projets de loi qui se sont rendus sur le plancher du parlement », constate le chef.
À titre d’exemple, le Bloc québécois a milité ardemment en faveur du droit du Québec à modifier unilatéralement la Constitution pour ainsi y inscrire que la belle province forme une nation distincte. Dans la foulée du débat constitutionnel entourant le projet de loi 96 au Québec, aussi connu comme la réforme de la loi 101, le chef a déposé une motion qui a défendu le droit à cette modification. Celle-ci a rapidement reçu un fort appui des politiciens fédéraux.
Marilène Gill dresse aussi un bilan positif de sa dernière année, notamment dans son travail pour défendre les intérêts nord-côtiers. « On s’est assuré que [l’aide gouvernementale pour contrer les effets de la pandémie] répondait aux besoins des gens d’ici. Avec ces mesures mur à mur, sans nuances, il faut les adapter [à notre contexte] », mentionne la députée de Manicouagan.
Potentiels de développement
Les deux politiciens ne manquent pas d’idées pour défendre les intérêts du Québec, notamment en ce qui a trait aux enjeux énergétiques. « Il faut profiter [de la relance post-pandémie] pour sortir d’une économie qui est trop dépendante des hydrocarbures », croit Yves-François Blanchet.
Selon lui, « il faut prendre l’argent pendant qu’il passe » pour investir dans des initiatives innovantes, comme des biocarburants qui utilisent la deuxième et la troisième transformation de produits forestiers. Il cite en exemple un projet à Port-Cartier qui vise à produire avec de tels résidus de l’huile de pyrolyse, un combustible liquide « carbo-neutre ».
Appelée à commenter l’annonce récente du prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord et son impact pour la région, Marilène Gill souligne que « c’est vraiment un dossier sur lequel on a travaillé avec l’ensemble des élus. Ça va améliorer la qualité de vie [des Bas-Nord-Côtiers] pour pleins de raisons, tant pour des questions économiques que de sécurité. […] C’est nécessaire, c’est essentiel et c’est ce que les communautés veulent alors on continue de travailler là-dessus ».
Après le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, le Bloc québécois continue sa tournée du Québec avec des visites au Centre-du-Québec.
Photo : Bloc québécois