Un projet de poésie documentaire sur la cueillette de chicoutai en Basse-Côte-Nord
Écrit par Émile Neault le 28 septembre 2023
Éloïse Lamarre et Raphaëlle Ainsley-Vincent étaient de passage à Tête-à-la-Baleine dans le cadre d’un projet de poésie documentaire sur la cueillette de chicoutai en Basse-Côte-Nord. Celles-ci étaient au micro de CJTB le 29 août dernier pour nous en parler.
Les deux artistes expliquent s’être inspirées de la démarche de Noémie Pomerleau-Cloutier pour le format de poésie documentaire. Il s’agit dans ce cas de réaliser des entrevues avec des cueilleurs et cueilleuses afin de récolter des témoignages puis de s’inspirer de ceux-ci pour écrire des poèmes.
C’est une discussion avec un cueilleur à Forestville qui a fait germer l’idée d’explorer les récits autour de la chicoutai. En effet la plaquebière (autre nom qu’on donne à la chicoutai) semble perdre du terrain au fil des années, conséquence probable du réchauffement climatique.
Il y a cette urgence de parler de ces pratiques-là puis de s’y intéresser. On a comme ce sentiment-là d’angoisse.
Raphaëlle Ainsley-Vincent
Éloïse Lamarre nous explique que parler de cueillette est une occasion, presque un prétexte d’en apprendre davantage sur les pratiques et les mémoires des gens et de s’en inspirer. La poésie réside dans les récits, dans les paysages et même dans le mouvement répétitif qui nous entraîne dans une sorte de « transe ».
Il y a quelque chose de presque enivrant ou méditatif.
Raphaëlle Ainsley-Vincent
Après des arrêts à Blanc-Sablon, Pakuashipi et Saint-Augustin, Tête-à-la-Baleine constituait la dernière étape de leur parcours. La saison de la chicoutai tirait alors à sa fin au village mais les deux artistes ont tout de même pu s’entretenir avec plusieurs cueilleurs et cueilleuses.
Les deux artistes veulent donner du temps au projet, le laisser mûrir et revenir cueillir d’autres récits en Basse-Côte-Nord dans un avenir proche.
Réécoutez l’entrevue qu’elles ont accordé lors de l’émission La Voix du Large le 29 août 2023.