Épisode 8 – Récit des mariages à Tête-à-la-Baleine

Visuel Emilie Pedneault 8 septembre 2021

Une histoire d’amour, ça se tisse au fil des fréquentations. Jusque dans la première moitié du XXème siècle, les fréquentations étaient très surveillées et se passaient généralement dans la maison de la jeune fille, sous les yeux des parents et des tantes, aux deux semaines environ. Les fréquentations deviennent plus récurrentes dans les années 1970, et on l’imagine, moins contraignantes (Pleau, et al., 1970).

Les superstitieux du village racontaient encore dans les années 1970 qu’on pouvait découvrir l’identité de son futur mari à la nuit tombée, en suivant différentes étapes, comme de placer ses souliers en forme de T à 11h du soir, ou encore de faire cuire et de manger une galette de sel et de farine. Des dictons existent aussi au village. Ainsi disait-on : « la beauté passe, la bête reste » ou encore « ce n’est pas la beauté qui fait le travail, qui amène quelque chose sur la table ». Dans les faits, le physique demeure important, mais cela permet d’illustrer l’importance de la vaillance dans un couple (Pleau, et al., 1970). Si on n’en parle pas dans l’épisode, il était toutefois commun sur la Basse-Côte-Nord que des coups de fusils soient tirés lors des mariages, pour célébrer les événements. Cela portait le nom de « Shot gun wedding ».

Fusils de chasse qui font feu lors d’un mariage à Harrington Harbour, 1927-1928. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.

Les qualités d’un bon époux et d’une bonne épouse demeurent assez stéréotypés, encore dans les années 1970 : un homme doit être prévoyant et endurant, et une femme doit savoir « tenir une maison propre, se lever à bonne heure pour préparer le déjeuner de son homme, et aider au poisson quand il y a beaucoup d’ouvrage ». Au sein du mariage, les époux cautionnent les décisions familiales et les achats, transportent l’eau jusqu’à la maison à l’époque où l’eau potable n’était pas acheminée dans les foyers pendant une certaine époque, et vont chercher le bois. Les femmes supervisent les enfants, aident au poisson, s’occupent de la maison et aussi de la peinture à l’intérieur de celle-ci (Pleau, et al., 1970).

Découvrez la carte graphique de Tête-à-la-Baleine réalisée par l’artiste Emilie Pedneault sur notre site web, sur la page Vie du village sous l’onglet Page communautaire.

Pour écouter l’épisode complet, cliquez ci-dessous.

http://https://soundcloud.com/user-481565832/episode-8-recit-des-mariages-a-tete-a-la-baleine/s-CASSvCQPbb1

Toute l’équipe de la radio communautaire Tête-à-la-Baleine ainsi que la réalisatrice du balado, Frédérique Lévesque, tiennent à remercier chaleureusement toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la mise en forme de ce projet rassembleur. Merci plus spécifiquement au Fonds canadiens de la radio communautaire et à leur programme Radiomètre qui a financé ce balado, ainsi qu’aux productions du Garde-Robe qui ont optimisé certains extraits de vieilles cassettes audios.

Tous les épisodes sont également disponibles sur les plateformes classiques d’écoute en ligne. Recherche et réalisation, Frédérique Lévesque. Un projet original de la Radio CJTB. Visuels du balado réalisés par Emilie Pedneault.



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