La flamme du groupe ETNA plus vive que jamais
Écrit par Michael H. Lambert le 14 septembre 2020
Le tourisme serait-il la clef pour la survie des communautés de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord? C’est ce que croit dur comme fer l’équipe du groupe ETNA. Avec l’intérêt grandissant des Québécois pour la découverte des territoires éloignés de la province, le chargé de projet de la coopérative Jacques Lachance assure qu’il s’agit d’une opportunité pour le développement de l’industrie touristique dans l’est de la Côte-Nord. La coopérative veut contribuer en formant la relève de l’industrie touristique de la région et espère accueillir ses premiers étudiants à l’automne 2021.
La passion de Jacques Lachance est palpable dans sa voix. Le chargé de projet pour le groupe ETNA croit fermement que les régions de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord ont un potentiel touristique « extrêmement prometteur » et qu’il suffit de le cueillir.
« Il faut s’organiser avant de se faire organiser» répète le résident de Rivière-au-Tonnerre.
Fondé en 2018, l’objectif de l’organisme sans but lucratif est de former des étudiants intéressés à travailler dans l’industrie touristique de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord.
Le nom de l’organisme signifie groupe d’Études et Enseignement en Tourisme Nordique des Nations, mais fait aussi référence au volcan sicilien Etna.
Le projet est toujours démarrage et la coopérative n’a pas encore accueilli d’étudiants, mais les membres de l’organisme s’affairent à développer des partenariats avec les établissements scolaires comme le Centre de services scolaire du Littoral ou le cégep de Baie-Comeau dans l’optique de lancer le programme d’étude.
«Nous espérions monter une cohorte pour janvier 2021, mais malheureusement ce sera un peu tard puisque nous n’avons pas encore complété les alliances avec les Centres de services scolaires et le cégep de Baie-Comeau , donc on devra remettre cela à septembre 2021» précise Jacques Lachance.
Opportunités
La pandémie de coronavirus et surtout les restrictions liées aux voyages internationales ont moussé l’intérêt que portent les Québécois pour les régions éloignées. De nombreux touristes ont visité la Côte-Nord cet été et ont profité de ses espaces pour faire du camping sauvage, fait remarqué Jacques Lachance.
Le chargé de projet espère que la région saura s’organiser pour profiter de cet engouement et éviter que des entrepreneurs de l’extérieur profitent de cette vanne.
« Le principe coopératif c’est de s’organiser au lieu de se faire organiser. Les Québécois, les Ontariens ou les Français qui ont déjà vu la Gaspésie ou le Saguenay-Lac-Saint-Jean cherchent désormais de nouveaux espaces. Je suis convaincu que c’est une solution pour la subsistance de certains villages. »
L’organisme travaille en collaboration avec la coopérative Voyages Coste avec qui elle partage une mission similaire, de même qu’avec Tourisme Côte-Nord.
Étudier ici pour rester ici
Des formations en tourisme existent déjà dans la province, que ce soit au niveau collégial ou universitaire. Toutefois le programme que souhaite mettre sur pied le groupe ETNA promet d’être unique en son genre. D’une part parce que l’organisme offrira un contenu adapté à la réalité physique et culturelle de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord, mais aussi puisque les formations auraient lieu en Minganie.
Comme le souligne Jacques Lachance, la région a l’avantage d’être aux portes de la Basse-Côte-Nord et à proximité des communautés innues.
La formation pourrait se tenir à différents endroits, incluant Anticosti, selon les métiers touristiques à enseigner et les besoins des communautés.
« Il y a beaucoup de jeunes de la côte qui sont partis trois ans pour étudier et qui au final ne sont pas revenus» prévient Jacques Lachance.
En plus de contribuer à garder les jeunes dans leur région, le programme pourrait permettre à des intéressés de l’extérieur de s’établir en Basse-Côte-Nord ou en Minganie.
Pour aller de l’avant et concrétiser le rêve que porte la coopérative, le groupe ETNA travaillera avec les Centres de services scolaires du Littoral (Basse-Côte-Nord) et de la Moyenne-Côte-Nord (Minganie) de même qu’avec le cégep de Baie-Comeau.
Le tronc commun du programme du groupe ETNA pourrait prendre la forme d’une formation professionnelle. Le groupe ETNA aimerait aussi développer l’enseignement sous la forme d’une Attestation d’études collégiales (AEC).