La Basse-Côte-Nord célébrera l’arbre et les forêts le 17 juin
Écrit par Penelope Clermont le 11 mai 2022
Sous l’initiative de l’Association forestière Côte-Nord, en collaboration avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, plusieurs activités sont organisées pour souligner le Mois de l’arbre et des forêts au Québec. Localement, les villages de La Tabatière/Mutton Bay, de Rivière Saint-Paul et de Tête-à-la-Baleine accueilleront une journée plein air incluant une plantation d’arbres pour les élèves et le public, le 17 juin.
Pour en savoir sur cette activité rendue possible grâce au Regroupement diversification économique de Mécatina, écoutez l’entretien que Monica Collier a accordé à CJTB, au bas de l’article.
Le mois de mai est notamment consacré au Mois de l’arbre et des forêts au Québec, et cela fait 140 ans cette année que l’on célèbre l’arbre et les forêts dans la province. C’est en 1882, avec la création du jour de la fête des arbres par son inscription dans la Loi sur les terres et les forêts du gouvernement du Québec, que les célébrations ont débuté. Au fil des ans, les festivités sont passées d’une journée à une semaine, puis à un mois complet.
Concours de photos
D’autres initiatives sont mises de l’avant pour le Mois de l’arbre et des forêts, dont le thème 2022 est « Le bois, enraciné dans notre quotidien ». L’Association forestière Côte-Nord organise entre autres, pour une 3e édition, un concours de photos sur le thème de cette année. Pour vous inspirer et vous assurer de respecter le thème, lisez l’information disponible sur le site du Ministère. Les photos doivent représenter les qualités du bois suivantes : écologique, vertu thérapeutique, capacité acoustique, valeurs culturelles et artistiques. Cliquez ici pour connaître les règlements du concours.
Concours d’écriture
Plus tôt cette année, en prévision du Mois de l’arbre et des forêts, il y a également eu un concours d’écriture sous le thème « Les héros de la forêt ». C’est Yan Bouthillette, de Sept-Îles, qui a remporté la bourse La Nord-Côtière d’une valeur de 500 $. Lisez son texte :
Il ne peut pas y avoir qu’un seul héros en forêt
J’ai travaillé en forêt pendant 10 ans. Je suis un technicien de la faune de formation. Mais pendant les dix années que j’ai passées à travailler sur les saumons, les anguilles, l’aménagement de sentiers, la protection de la faune, le reboisement, le déboisement, la construction de chemins, j’étais un travailleur forestier. Je faisais partie d’une famille de héros qui se tiennent les coudes serrés.
Le monde forestier, les camps de bûcherons, les chemins de bouette, de gadoue, de gravier, de poussière, les mouches, les tempêtes de neige, les machines, il faut avoir le cœur à l’ouvrage pour évoluer là-dedans. Quitter le confort de sa maison, sa famille, pour faire des heures de route vers une chambre d’hôtel 1 étoile au milieu de nulle part, c’était mon quotidien. C’était le quotidien de tous les autres que j’allais rejoindre. Pourtant ces années comptent parmi les plus belles pour moi. Parce qu’en forêt on apprend des choses qui ne s’enseignent pas.
Je me sens privilégié d’avoir eu ma place parmi tous ces gens exceptionnels. Ces entrepreneurs forestiers, ces opérateurs, ces camionneurs, ces cuisiniers et cuisinières, ces surintendants, ces mesureurs, ces contremaîtres, tous ces gens si différents les uns des autres. Ces gens qui, chacun chez eux, n’avaient souvent rien à voir ensemble. Mais en forêt, on dépendait les uns des autres. Et ces autres, quels personnages ! Quels hommes et femmes inspirants ! Ces entrepreneurs qui ont tout misé sur leurs machines et qui s’arrachent le cœur, presque 24 heures sur 24. Les mains dans l’huile, le diesel, le métal, la boue, la neige, dans un garage à ciel ouvert, rien ne les arrête. Même chose pour les camionneurs, les opérateurs, impossible de ne pas mettre la main à la pâte. On devient une famille.
Et comme une famille, on rentre au camp tous ensemble pour le repas. On ne laisse personne derrière en forêt. Après avoir tout donné, on rit tout le monde ensemble des blagues du gars de la niveleuse. On rit des deux frères qui travaillent ensemble et qui ne peuvent pas se sentir. On rit du gars qui construit les chemins parce que son vieux pick-up est encore brisé et qu’il est rentré avec le gars de la chargeuse. On fait des plans pour ramener son camion demain…
Quand on travaille en forêt, on est entouré de héros et c’est certain qu’un jour ou l’autre c’est notre tour d’en devenir un.
Écoutez l’entrevue de Monica Collier avec Pénélope Clermont, de CJTB :