Des vigiles en la mémoire de Joyce Echaquan en Basse-Côte-Nord
Écrit par Michael H. Lambert le 1 octobre 2020
Près de 200 personnes ont assisté aux vigiles organisées à Pakua Shipu et à Unamen Shipu mercredi soir. Une soirée de recueillement pour les participants.
Les rassemblements ont débuté vers 18h 30 dans les deux communautés de la Basse-Côte-Nord.
À Pakua Shipu, près d’une quarantaine de participants se sont rassemblés en cercle près des bureaux du conseil de bande. Des chandelles ont été allumées et une femme de la communauté a entonné un chant traditionnel.
Une soirée touchante qui a été diffusée en direct sur les réseaux sociaux par un membre de la communauté, Gervais Malleck.
Du côté de Unamen Shipu, c’est plus d’une centaine de personnes qui ont pris part à une marche, selon le directeur de la radio Papanassi Richard Mollen.
Les participants se sont rassemblés non loin des bureaux du Conseil de bande et ont marché jusqu’à l’église. Sur place, les gens ont pu prier et quelques participants en sont allés avec leurs propres témoignages.
Plusieurs Innus sont bouleversés par ce qui est arrivé à Joyce Echaquan en début de semaine au centre hospitalier de Lanaudière.
« On se demande si on ne devrait pas accompagner nos proches lorsqu’il y a une hospitalisation. Le problème c’est qu’on se fait souvent refouler lorsqu’on va à l’hôpital avec eux » dénonce Richard Mollen.
Le chef Bryan Mark de Unnamen Shipu estime que le congédiement de l’infirmière dont on attend les propos dégradants et racistes dans le vidéo partagé ne sera pas suffisant pour apaiser la douleur de famille endeuillée et de la nation attikamek.
« Ce que cette femme a vécu dans ces derniers moments reflète la réalité des Premières nations dans leur quotidien avec les différents services gouvernementaux.
Cette histoire troublante ramène également de douloureux souvenirs pour de nombreuses familles autochtones qui ont vécu du racisme systémique dans différents établissements des milieux urbains.
Cette histoire fait craindre le pire aussi à des familles qui doivent être séparées d’un proche qui nécessite des soins longue durée dans les hôpitaux et qui se demandent maintenant si leur proche est bien traité dans ces établissements » a écrit le chef Bryan Mark sur les réseaux sociaux.