Épisode 6 – Mistamek Ushtuquan – Tête-à-la-Baleine, cohabitation avec les autochtones

Visuel Emilie Pedneault 8 septembre 2021

La Côte-Nord est un territoire innu depuis des milliers d’années, et on y constate aussi la présence de communautés inuites en deux vagues, à savoir il y a plus de 3000 ans ainsi qu’entre les années 1300 et 1500. Ces communautés inuites auraient ainsi fréquenté la Côte-Nord, mais auraient rebroussé chemin vers ce qu’on appelle aujourd’hui le Labrador, après divers conflits avec des communautés innues et avec des colons européens, pour quitter définitivement la Côte-Nord au 19ème siècle (Bussière, 1963).

Pierre-Olivier Combelles, collaborateur du balado, avait été mandaté par le conseil de bande de La Romaine pour faire un reportage photos et un rapport sur les migrations des Innus vers l’intérieur des terres à l’automne, en vue d’y passer l’hiver. Ce reportage se voulait un témoignage du mode de vie immémorial de cette communauté d’Innus, avant le harnachement d’une rivière par Hydro-Québec, un projet pour lequel les communautés innues n’avaient pas été consultées.

Pierre-Olivier Combelles et Mathieu Marc au Lac Salé, 1992. Crédit Pierre-Olivier Combelles.

Avant la déportation des Innus de Pakua-Shipi en 1961, plusieurs tentatives sont faites par les Affaires Indiennes, avec la complicité des autorités religieuses, pour faire déménager la communauté vers Unamen-Shipu. L’auteur Rémi Savard, qui s’est intéressé au sujet, parle de cela sous les termes d’opération-mariage. Il s’agissait d’une tactique de l’église qui impliquait que le missionnaire visitant la communauté de Pakua-Shipi amène avec lui un jeune célibataire d’Unamen-Shipu, incitant à un mariage qui ramènerait les époux et leur famille vers Unamen-Shipu. Ces opérations-mariage dépeuplèrent Pakua-Shipi de 1957 jusqu’en 1960 : 23 personnes déménagèrent ainsi. Sur une communauté qui comptait alors 90 habitants, il s’agissait-là d’un nombre considérable (Savard, 1977).

Le S.S. North Pioneer sur le petit rigolet, route maritime entre La Tabatière et Saint-Augustin, 1949-1960. Crédit Fonds Pauline Laurin, BANQ Sept-Îles. La déportation des Innus de Pakua-Shipi s’effectue sur ce bateau en août 1961.

 

Mission Indienne de Musquaro, près de La Romaine, entre 1930-1935. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.

Mère innue et son bébé, entre 1930 et 1953. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.

Découvrez en ligne, la carte du Nitassinan effectuée par le Conseil scolaire innu du Labrador, qui identifie les lieux d’histoires important expliqués par des informations transmises par des aîné.e.s. et des membres de cette communauté autochtones.

Découvrez le documentaire Le goût de la farine de Pierre Perreault, parut en 1977 et disponible en ligne sur le site web de l’ONF. 

Découvrez le livre de Rémi Savard écrit en 1977 Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui qui aborde l’histoire de la déportation des Innus de Pakua-Shipi, disponible intégralement en ligne.

Découvrez l’article de Laurent Jérôme Ka Atanakaniht La «déportation» des Innus de Pakuashipi (Saint-Augustin), disponible en ligne. Découvrez le documentaire de Pierre Perreault Le goût de la farine réalisé en 1960 dans les communautés de La Romaine – Unamen-Shipu et de PakuaShipi – Saint-Augustin.

À noter que le père Alexis Joveneau, missionnaire catholique et curé à La Romaine, en plus d’avoir été complice de la déportation des Innus de Pakua-Shipi, a fait l’objet de plusieurs allégations de la part de membre de la communauté de La Romaine, concernant des agressions sexuelles, des abus physiques, psychologiques et financiers.

Découvrez la carte graphique de Tête-à-la-Baleine réalisée par l’artiste Emilie Pedneault sur notre site web, sur la page Vie du village sous l’onglet Page communautaire.

Pour écouter l’épisode complet, cliquez ci-dessous.

http://https://soundcloud.com/user-481565832/episode-6-mistamek-ushtuquan-tete-a-la-baleine-cohabitation-avec-les-autochtones/s-abAyUPprFzi

Toute l’équipe de la radio communautaire Tête-à-la-Baleine ainsi que la réalisatrice du balado, Frédérique Lévesque, tiennent à remercier chaleureusement toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la mise en forme de ce projet rassembleur. Merci plus spécifiquement au Fonds canadiens de la radio communautaire et à leur programme Radiomètre qui a financé ce balado, ainsi qu’aux productions du Garde-Robe qui ont optimisé certains extraits de vieilles cassettes audios.

Tous les épisodes sont également disponibles sur les plateformes classiques d’écoute en ligne. Recherche et réalisation, Frédérique Lévesque. Un projet original de la Radio CJTB. Visuels du balado réalisés par Emilie Pedneault.



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