Épisode 18 – Remèdes de vieux, histoire de la santé
Visuel Emilie Pedneault 22 septembre 2021
Les premiers services médicaux sur la Basse-Côte-Nord se font par bateaux-dispensaires, à travers la Mission Grenfell. En 1899, la cette dernière acquiert la goélette Strathcona, un bateau-dispensaire qui permettra à des volontaires de prodiguer des traitements dans divers postes de pêches isolés. Il s’agit de l’un des premiers bateaux au monde à posséder de l’équipement de rayons X. La Mission Grenfell, qui deviendra en 1914 la International Grenfell Association, est bien connût à Tête-à-la-Baleine puisqu’elle était présente encore au milieu du XXème siècle à l’hôpital d’Harrington Harbour (Heritage Newfoundland & Labrador, 1997). Parmi quelques-uns des autres bateaux-dispensaires, on pense au Marie-Stella, en 1952, qui prend la voie du littoral et s’arrête dans les villages entre Forestville et Blanc-Sablon (Université de Sherbrooke ; Frenette, 1996). Puis, au début des années 1970, le Chloé P. fera trois voyages sur trois années, une équipe médicale multidisciplinaire à son bord pour permettre aux gens d’avoir des examens radiologiques, l’expertise de dentistes et des soins ophtalmologiques. L’équipe fait également des recherches sur l’alimentation des gens dans les villages (Le droit, 2 février 1974).
Bateau de l’hôpital d’Harrington Harbour, le Northern Messenger III. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.
Le dentiste Herb Butt au travail à bord du bateau Northern Messenger III, à St-Augustin, 1931-1932. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.
Les soins alors ne sont pas gratuits, par exemple, cela coûtait 25$, pour accoucher à l’hôpital; cela inclut quatre ou cinq visites, avant ou après. Les gens ont peu d’argent à l’époque, ainsi les archives nous révèlent que parfois, le futur père coupe du bois de chauffage pour le donner à l’hôpital en échange de services médicaux. N’en demeure pas moins que les accouchements en hôpital doivent être prévus, mais que parfois, la température empêche le déplacement. Les accoucheurs et accoucheuses du village viennent alors au chevet de la future mère (Archives de la Radio CJTB).
Jacques Richard Monger surnommé Jimmy Monger, accoucheur populaire du village de Tête-à-la-Baleine. Crédit Médecin des neiges, gracieuseté de Dan Mauger.
Dr. Donald G. Hodd, médecin à Harrington Harbour pendant plusieurs décennies. Crédit Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.
Dans la troisième moitié du XXème siècle, il devient possible d’être amené d’urgence à l’hôpital en hélicoptère. Malgré sa meilleure capacité à voyager que l’avion dans des conditions météorologiques moyennes, c’est à bord de cet hélicoptère-ambulance que décède le docteur Camille Marcoux. Lors du tragique accident de 1973, le Dr. Marcoux était en direction de Blanc-Sablon, aux côtés de sa femme, Claudette Perry, de l’infirmière Diane Dupuis et du pilote Steve Power, qui périssent aussi.
Dr. Camil Marcoux et l’hôpital de Notre-Dame-de-Lourdes de Blanc-Sablon. La photographie montre des parties du nouveau et du vieux bâtiment. Crédit Collection Donald G. Hodd, gracieuseté de Dan Mauger.
Découvrez le livre Médecin des neiges, une entrevue entre Donald G. Hodd et Dan Mauger, paru en 1979 aux éditions du Musée de Sept-Îles. Découvrez les pamphlets en ligne de la United Kingdom’s National Mission to Deep Sea Fishermen grâce à l’initiative de la Memorial University of Newfoundlan, à savoir la Digital Archive Initiative. Utilisez les mots-clés «Among the Deep Sea Fishers» dans la barre de recherche.
Découvrez l’article «Avant les relevailles» La petite histoire des accouchements à Tête-à-la-Baleine dans la Revue d’Histoire de la Côte-Nord, le numéro 71-22, rédigé par la recherchiste et réalisatrice du projet balado, Frédérique Lévesque.
Découvrez la carte graphique de Tête-à-la-Baleine réalisée par l’artiste Emilie Pedneault sur notre site web, sur la page Vie du village sous l’onglet Page communautaire.
Pour écouter l’épisode complet, cliquez ci-dessous.
Toute l’équipe de la radio communautaire Tête-à-la-Baleine ainsi que la réalisatrice du balado, Frédérique Lévesque, tiennent à remercier chaleureusement toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la mise en forme de ce projet rassembleur. Merci plus spécifiquement au Fonds canadiens de la radio communautaire et à leur programme Radiomètre qui a financé ce balado, ainsi qu’aux productions du Garde-Robe qui ont optimisé certains extraits de vieilles cassettes audios.
Tous les épisodes sont également disponibles sur les plateformes classiques d’écoute en ligne. Recherche et réalisation, Frédérique Lévesque. Un projet original de la Radio CJTB. Visuels du balado réalisés par Emilie Pedneault.
