Épisode 23 – Fumer avec René Lévesque : revendications et formations politiques

Visuel Emilie Pedneault 29 septembre 2021

Fondé en 1961, le Conseil économique du bas de la côte est considéré par plusieurs personnes de la région comme essentiel au développelement de la Basse-Côte-Nord.

Conseil économique de la Basse-Côte-Nord, 1961. Crédit Fonds Groupe d’action et de développement économique et culturel de la Basse Côte-Nord, BAnQ de Sept-Îles.

À travers les décennies, différents comités se mettent en place à Tête-à-la-Baleine, en plus du Conseil économique du bas de la Côte. Cela permet aux baleinois et aux baleinoises de revendiquer certains droits. On retrouve ainsi le comité d’Aviation de Tête-à-la-Baleine, composé de quatre membres, qui demande au ministère des transport d’avoir un aéroport, et donc d’aménager une piste dans le village. À l’époque, leurs revendications sont sans succès. Plutôt que Tête-à-la-Baleine, c’est Chevery qui obtient l’aménagement d’un aéroport, au début des années 1970. Cependant, une anecdote, permet de valider la pertinence d’un aéroport au village. En 1979, un Cessna 172 en direction de Natashquan se fait surprendre par la pluie et repère le quai de Tête-à-la-Baleine, visible malgré la pluie et moins affecté par la brume : le pilote y atterrit en toute sécurité. Cet état des faits se retrouve ensuite dans le journal Le Sextant du 29 juillet, article rédigé par Dan Mauger, un collaborateur du balado (Nadeau, 1988) :

« Cet événement sans précédent témoigne à lui seul de la justesse des arguments défendus par le père Dionne, que le secteur Tête-à-la-Baleine est moins affecté par la brume, et que le projet valait son pesant d’or. »

La Caisse populaire de Tête-à-la-Baleine a été abordée dans l’épisode, et sa création a certainement contribué à l’essor économique du village Il est possible de distinguer l’évolution économique de Tête-à-la-Baleine à partir de quatre périodes distinctes, à savoir de 1820 à 1899 (adaptation au milieu), de 1900 à 1929 (consolidation du « cycle annuel traditionnel »), de 1930 à 1961 (formation du village et transformation vers un mode de vie plus communautaire en raison du rapprochement des habitations), puis de 1962-1963 à 1968 (apparition des travaux d’hiver de novembre à avril qui embauche environ 90 adultes, et répercussions sur le mode de vie et le niveau de vie – achat de moteur hors-bord et de moto-neige) (Pleau, P., et al., 1970)

La Caisse populaire est fondée par le père Gabriel Dionne, encouragé de Monseigneur Scheffer, le 5 mai 1954. Elle aurait changé d’endroit à travers les décennies, mais selon différents curés ayant pratiqués au village, la caisse aurait été située pendant 18 ans dans le sous-sol du presbytère. Au départ, c’est donc le père Dionne qui assure la fonction de gérant, pour un salaire de 1$ par an. L’objectif premier de la Caisse populaire est de permettre les emprunts pour les pêcheurs, afin qu’ils puissent développer leurs techniques de pêche. Notamment, cela permet l’acquisition de Gaspésiennes, par un investissement avancé par la Caisse populaire de 500$. Devenir propriétaire de cette embarcation pouvait prendre entre 12 et 15 ans pour les pêcheurs. Le fait d’économiser est ensuite fortement encouragé par la caisse auprès des villageois.es. La Caisse populaire a par la suite été construite tout près de l’église (Nadeau, 1988).

Avant la mise en place de la caisse populaire, la Banque de Commerciale Canadienne Impériale offrait certains services qualifiés d’essentiels à bord du bateau ravitailleur, en raison de l’absence de caisses populaires sur le territoire (Nadeau, 1988). Cependant, lorsque les gens du village commandent des items dans les catalogues dont ils disposent, il arrive souvent que leur argent soit volé des enveloppes envoyées : les chèques et mandats de la Caisse les protégeront par la suite (Nadeau, 1988).

Le 25ème de la Caisse populaire sera célébré à l’été 1979, avec le père Dionne en visite au village après l’avoir quitté quelques années auparavant. Pour l’occasion, en plus d’un feu d’artifice, une courtepointe au sigle de la caisse populaire brodée par des baleinoises lui est remis. Elle compote plusieurs éléments typiques du village comme la mer, les îles et les bateaux (Nadeau, 1988). Cette courtepointe est aujourd’hui exposée au sous-sol de la Caisse populaire de Tête-à-la-Baleine. 

Découvrez un article sur le 20ème du Regroupement des Femmes de la Côte-Nord, qui avait été accueillit à Tête-à-la-Baleine, en 2008 juste ici : https://www.oregand.ca/veille/2008/10/tournee.html

Découvrez le livre La voix d’un silence: Histoire et vie en Basse-Côte-Nord écrit par Gabriel Dionne et publié en 1985 chez Leméac.

Découvrez la carte graphique de Tête-à-la-Baleine réalisée par l’artiste Emilie Pedneault sur notre site web, sur la page Vie du village sous l’onglet Page communautaire.

Pour écouter l’épisode complet, cliquez ci-dessous.

http://https://soundcloud.com/user-481565832/episode-23-fumer-avec-rene-levesque-revendications-et-formations-politiques/s-2VNAidEaBGT

Toute l’équipe de la radio communautaire Tête-à-la-Baleine ainsi que la réalisatrice du balado, Frédérique Lévesque, tiennent à remercier chaleureusement toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la mise en forme de ce projet rassembleur. Merci plus spécifiquement au Fonds canadiens de la radio communautaire et à leur programme Radiomètre qui a financé ce balado, ainsi qu’aux productions du Garde-Robe qui ont optimisé certains extraits de vieilles cassettes audios.

Tous les épisodes sont également disponibles sur les plateformes classiques d’écoute en ligne. Recherche et réalisation, Frédérique Lévesque. Un projet original de la Radio CJTB. Visuels du balado réalisés par Emilie Pedneault.



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